Satradel Adeovski

Un drôle de grincement retentit dans la salle, puis une jeune femme entra dans la pièce obscure, éclairée par quelques bougies posée sur les tables des consommateurs, le plus souvent au coté d'une chope de bière. Les clients se retournèrent vers cette sinistre inconnue que nul n'avait déjà vu... une jeune femme de petite taille, ayant de longs cheveux blancs et des yeux violets... cela ne passait pourtant pas inaperçu.Elle s'appuya contre le comptoir situé au fond de la salle, le tavernier arriva à son niveau et la dévisagea un instant puis finalement, posa la question qui lui brulait tant les lèvres.
_Dîtes-moi... vous venez souvent dans la région? C'est bien la première fois que je vous vois!
_Heu oui, répondit la jeune femme d'une voix douce. Je viens de la ville de Draksgard et... c'est bien la première fois que je passe dans ce village!
_C'est bien ce que je me disais...
Le tavernier reprit sa besogne, servit une bière à l'inconnue puis essuya quelques verres. Il surveillait du coin de l'oeil la nouvelle venue, non pas qu'il ne lui faisait pas confiance, mais il n'avait pas l'habitude de rencontrer des voyageurs dans ce petit village. Il n'était sans doute pas le seul car la plupart de ses clients continuaient à fixer la jeune femme comme si elle venait des mondes inférieurs . Un homme s'approcha d'elle, titubant légèrement et s'arrêta à son niveau.
_Salut , lui dit-il d'une voix rauque, je t'ai jamais vu dans c'te zonne la. Bin j'me d'mandais d'ou c'est que tu venais et c'que c'était que ton nom?
La jeune inconnue fut quelque peu surprise de l'arrivée de cet incongru hurluberlu qui sentait l'alcool à plus de cent pied à la ronde.
_Je... je m'appelle Satradel, je viens des contrée du nord. Norskgard plus précisément.
_ Aah... je vois. T'es putôt bien mignonne pour une fille qui traîne dans les tavernes toi?
Satradel soupira, non pas que la compagnie de ce charmant individu qui semblait avoir vidé plus d'un baril de bière la déplaisait, mais elle était un peu exaspérée. Elle aimait la compagnie, mais préférait une compagnie lucide d'esprit... elle avait la sensation de n'attirer que les hommes saouls, ceci la mettait mal à l'aise. Pourquoi aucun homme saint d'esprit ne la regardait...?
_Oui... J'aime l'ambiance chaleureuse des tavernes. Cela me détend et me donne l'impression que tout va pour le meilleur des mondes.
_Mais c'est que tout va bin par ici que je vous dis!
La jeune femme soupira, songeant à ce qui l'avait emmené ici: elle avait quitté ses montagnes natales depuis quelques années déjà. Peut-être deux, ou trois.
_ Et alors. D'où c'est que vous venez vous? demanda l'ivrogne.
Satradel fit la moue, cet homme commençait déjà à lexaspérer avec ses questions en tout genre.
_Je viens des montagnes du Nord. Je les ai quitté dans l'espoir de retrouver quelqu'un qui m'est cher.
La jeune femme leva les yeux vers le plafond, songeuse. Il y a deux ou trois ans, elle vivait encore dans les zones enneigées d'Harmorya, dans les montagne du grand nord en compagnie de sa mère et de son bienveillant grand frère. Mais un beau jour, ce-dernier parti chasser, comme il l'avait dit, et n'était jamais revenu. Un mois après sa disparition, elle décida de partir à sa recherche afin de revenir avec et de consoler sa mère. Seulement, n'ayant aucunes grande connaissance en techniques de combat, elle eut bien du mal à survivre en montagne et ne devait son salut qu'à un certain Wilmär, un guerrier qui lui avait enseigné quelques unes de ses techniques.
Satradel sourit: quelle dommage que Wilmär ait refusé de repartir avec elle, en plus, il était plutôt charmand, contrairement à l'energumène qui se trouvait actuellement en face d'elle et qui la dévisageait comme si elle eut été un baril de bière presque plein.
_Ouah! Mais c'est qu'en plus, z'êtes fidèle! s'eclama l'energumène en question. Et déterminée en plus! z'avez vraiment que des qualité vous!
Satradel soupira.
_Si cela vous intéresse, je suis également avare, attachée aux apparences et particulièrement cynique, surtout devant des ... catastrophes comme vous! lâcha-t'elle, excédée.
C'était dit. Si il y avait bien un mot qui faisait frissoner Satradel, c'était bien ce mot de sept lettre commençant par un "G"... il n'y avait rien de pire! Sa mère lui avait appris que tout se payait ici bas. Tout, mais si Satradel pouvait ne pas payer, cela l'arrangeait bien. Et c'est tout naturellement que la jeune femme avait dévelopée une cupidité et une avarice maladive, prête à tout pour gagner de l'argent, ce qui, mainte fois, l'avait mise dans des situations délicates.
_Whaou! trop bien! comme ça, z'alez pouvoir gérer notre argent quand on se mettra ensemble! s'esclaffa l'ivrogne.
décidémment... quel humour. Satradel se contenta d'ignorer sa remarque et commença à partir lorsque l'inconnu se retourna encore une fois vers elle
_Mais au fait, dit-il. Vous comptez partir comme ça? z'avez pas besoin d'aide?
_Je suis une guerrière, répondit-elle en soupirant. Et puis, j'ai grandit dans le froid ce qui a fait que j'ai développée une peau insensible aux température trop fraîche. Je pense que ça ira.
_Z'êtes sûre?
La jeune femme tapotai nerveusement le comptoir et se retint d'attraper son intermocuteur et de lui mettre la tête dans l'eau glaciale de l'extérieur, histoire de le faire dégriser un peu et surtout, qu'il arrête de rester accroché à elle.
_Oui! répondit-elle du ton le plus désagréable possible en espérant que cela suffise à le faire partir.
L'inconnu hocha lentement la tête puis regarda Satradel et lui tapa amicalement l'épaule.
_En tou cas, on peut dire que vous êtes plutôt bien plus sympa que les gens d'la région! Hé! Encore juste une question et après je vous laisse...
_Allez-y. Mais si après vous me posez encore la moindre question, je vous assure que...
_Non, vous en faites donc pas! J'voulais savoir...
L'homme s'approcha d'elle et se pencha pour être à son niveau puis, il regarda autour de lui, comme s'il allait lui divulguer le plus gros secret de tous les temps.
_Vous avez une phobie? demanda-t'il. Moi, j'ai peur des rat.
Satradel afficha un air dépité puis finalement, afin de se débarrasser de cet individu, elle hocha la tête et lui murmura à l'oreille:
_J'ai peur du feu.
Elle ne savait pas pourquoi, mais le simple fait de voir une flamme déclenchait chez elle une envie de fuir à vive allure. En soit, ce n'était pas un gros inconvégnient, mais lorsqu'elle devait combattre et que son ennemi savait manipuler le feu... enfin... elle ne demandait pas son reste.
Elle regarda l'ivrogne, contrairement à d'autre personnes, il n'avait même pas affiché le moindre rictus lorsqu'elle lui avait annoné cela, après tout, il était peut-être trop ivre pour comprendre quoi que ce soit! L'inconnu se gratta le menton puis regarda la jeune femme droit dans les yeux, cela la mis mal à l'aise ce qui la poussa à se lever. De toutes les façons, elle allait bien partir à un moment ou un autre. Autant que ce soit le plus tôt possible. Elle ramassa sa hache qu'elle avait posée à ses pieds puis fit un signe de tête à l'ivrogne pour lui indiquer qu'elle partait. Ce-dernier lui fit un sourire
_Hé m'dame! pendant que j'y pense... Z'avez un métier? On pourrait peut-être se recroiser un de ces beaux jours?
_J'en doute fort, répondit-elle. Je voyage et je n'ai aucuns emploie fixe pour le moment. Mais j'aimerai trouver un maître d'arme pour en apprendre un peu plus sur les techniques de combat.
Puis, la jeune femme se retourna et quitta la pièce où les gens, comme si rien ne s'était passé, continuait à bavarder avec leur voisin. Soudain, le tavernier arriva devant le comptoir.
_Elle est partie? Elle ne n'a pas payé! Hé! ... ...Revenez!!